Un homme de maturité innée est bon parce qu'il comprend tout en fonction de la nécessité du devenir. Il pardonne, et il surmonte son impatience, car il connaît la sagesse de l'Être qui veut « que tout se fasse en son temps! »
Ce n'est pas la mesure de l'achèvement supérieur des formes qui lui importe, car il ne connaît qu'un seul manquement : demeurer dans l'isolement égocentrique, dans la séparation, s'arrêter sur le Chemin, qui est finalement la voie de l'Unité.
Son
amour, toujours tendu vers une croissance salutaire, ne se permet plus de
répit. Grâce à sacompréhension, il réussit à « dissoudre », nœud après nœud. Il écarte les pierres qui gênent le pas suivant. Il ne prive pas autrui des
fruits salutaires de la souffrance, car il sait combien elle est fertile, mais
il indique comment la transformer d'une manière créatrice. Et jamais il
n'oublie que tout ce qui vient de l'Être, vient à son heure.
Karlfried Graf Dürckheim, La percée de l'être : Ou les étapes de la maturité, 1971.