12 juillet 2021

L'humain demeure inchangé

Chaque être humain représente une version du monde, qu’il reçoit sans choisir, pour ensuite l’enrichir, la nier ou la défendre. Version qui, en réalité, est lui-même un monde qui prend racine avant que l’analyse et la discrimination n’aient pu faire leur entailles. Ainsi l’humain est pris au piège du monde en lequel il est comme une banquise dans la mer, comme un poisson prisonnier d’un aquarium. 

La part submergée, royaume intérieur échappant à la fonction logique, aux puissances du rationnel ou des systèmes figés, aux armures de l’ordre et de l’efficacité. Tout le domaine du sur-rationnel demeure évolution créatrice, source de vie, lieu d’unité des autres avec soi. Il revient à chacun, de se reconnaître, d’assumer ses possibles et ses limites, d’entreprendre en toute authenticité son par-cours en aventure d'histoire. En cela, il demeure inchangé en son unicité et aucun instrument, aucune technique, aucun pouvoir ne peut l'ouvrir à l’intégration de son origine spirituelle dont l’innocence de l’enfant demeure l'archétype. Il n’y a pas de congé au discernement, à l’urgence des choix, à l’appel à la désegocentration. Rien qui est à la  mode ne dure, car ce qu'on croit nouveau passe, va passer. et ne peut combler le cœur humain. Nous entrons dans une ère de l’invention du quotidien où seules les créateurs et les spirituels trouveront leur voie. Nulle recette, mais la possibilité accrue pour chacun de se retrouver soi-même comme autre antérieur au moi que l'on s'imagine être. Cette Voie est désormais aussi difficile qu’impérieuse, elle est unique mais chacun a la sienne.

M.G.L., 12 juillet 2021 

                             


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