Paul Ricoeur débute en disant que ce texte est une méditation philosophique sur la mort où il tient à affirmer que sa réflexion est purement philosophique et, de ce fait, autosuffisante en ce qu'elle récuse l'attribut de "philosophie chrétienne" et les représentations de la mort et de l'après-vie, rattachées à cette tradition. La tâche de la réflexion philosophique est d'analyser, de clarifier. Cette clarification conceptuelle a déjà valeur thérapeutique. Ricoeur s'impose une sobriété de l'imagination, une analyse critique des représentations.
C’est en 1996 que Paul Ricœur, âgé de 83 ans, ose poser la question : « Que puis-je dire de ma mort?» Comment « faire le deuil d’un vouloir-exister après la mort ?» Cette longue réflexion sur le mourir, sur le moribond et son rapport à la mort, également sur l’après-vie (la résurrection), passe par deux médiations : celles de survivants des camps de la mort - Jorge Semprun et Primo Lévi - et une confrontation avec l'exégète Xavier Léon-Dufour sur le concept de résurrection.
La seconde partie du livre est faite de textes écrits en 2004 et 2005, que le philosophe a lui-même appelés « fragments » (sur le « temps de l’œuvre » et le « temps de la vie », sur le hasard d’être né chrétien, sur l’imputation d’être un philosophe chrétien, sur la controverse, sur Derrida, sur le Notre-Père…). Textes courts, rédigés parfois d’une main tremblante, alors qu’il est déjà fatigué. Le dernier, de Pâques 2005, a été écrit un mois avant sa mort.
Paul Ricoeur fut un des plus importants philosophes du XXe siècle, il passa sur l'Autre rive le 20 mai 2005.
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